
Une paroisse fidèle ne connaît ni membres passifs, ni membres invisibles, ni membres spectateurs du travail et du témoignage des autres.
Toutes les cellules d’un organisme participent activement à sa vie.
Par ailleurs, l’église locale n’est pas une oligarchie soumise à ceux qui ont des titres et qui, au nom de leur « savoir », tendraient à exercer un pouvoir. Elle n’est pas non plus une démocratie aux mains de fonctionnaires attitrés ou improvisés. Elle est un corps vivant dont les membres ont conscience de leur valeur propre. En pratique, ils ont à s’interroger afin de discerner leurs dons naturels et ceux que le Seigneur aimerait leur accorder au bénéfice de la communauté. Sans fausse humilités, sans timidité, ils ont à prendre leur part des services à rendre. Ils ont à accepter de bonne grâce ceux qui leur sont demandés. Ils ont aussi à se réjouis des charismes des autres. Comment réaliser un équitable partage communautaire sinon en invitant chaque membre à se mettre au travail, parfois aussi à en prendre l’initiative sans attendre que les autres le leur suggèrent ? A ne pas oublier : il est des membres à encourager dans la découverte et la pratique de leurs dons.
Calvin commente : « Il n’y a rien de plus contraire à l’esprit humain que de s’assujettir aux autres. Ainsi sommes-nous ramenés à la crainte de Christ, lequel peut dompter notre arrogance afin que nous ne refusions point le joug, abattions notre orgueil et n’ayons point honte de servir nos prochains ».
De fait, l’humilité n’est jamais une sorte de nivellement permettant de rejoindre les autres, mais une place à choisir et à prendre à côté parce que les qualités et les charismes, propres à chaque personne, sont nécessaires à la vie du corps tout entier, lui assurant son équilibre et son unité.
Auteur : Maurice Rey
ISBN : TROUVELIEU5